Pierre Macherey

Publié le par maryse.emel

Pierre Macherey

Rendez-vous était donné ce mercredi 26 novembre 2014 à 19h aux comptoirs des Presses. L’invité en cette fin de soirée : Pierre Macherey. Son premier ouvrage, Pour une théorie de la production littéraire, était réédité aux éditions ENS Lyon. Il arrive tranquillement dans la librairie, un passant. Juste un petit carnet pour prendre des notes. C’est étonnant dira-t-il au cours de la soirée, j’assiste à ma propre commémoration, 50 ans plus tard.... Et non sans quelque humour, il se souvient des cours avec Althusser qu’il tentera de démystifier toute la soirée, de son attachement à l’île Mystérieuse de Jules Verne, de sa farouche opposition à ces distinctions institutionnelles entre la bonne et la mauvaise littérature…C’est amusant de constater qu’aujourd’hui la Pléiade a publié Jules Verne, rajoute-t-il en souriant.

Cette réédition de ce premier texte le renvoie à ses débuts dans l’écriture. Ce livre demeure encore une énigme pour moi, reconnaissant par moment son côté « abscond ». « Moi dont le souci constant a toujours été la clarté », précise-t-il...Soyons honnête…ce livre est un premier livre, motivé par une certaine ivresse, celle d’un jeune homme qui n’avait que la foi en ce qu’il faisait. D’autant que c’est à la demande d’Althusser qu’il rédigera ce livre. C’est vrai, lui fait-on également remarquer que ses références à Lénine datent un peu. Il insiste . Il est marxiste. Le Parti Communiste français n’a jamais été marxiste selon lui…un contresens ce Parti.

Cet attachement à Althusser lui vaudra autant de succès (j’ai connu dit-il ce que c‘est que la célébrité, un sourire au coin des lèvres) que de reproches quand il fera mauvais annoncer qu’on est proche d’Althusser.

Y-a-t-il au moins quelqu’un qui a encore la première édition ? Oui répond une des rares femmes dans le public …l’édition de 1966 ? Oui ajoute-t-elle… celle où il y a la photo… ? et son esprit repart sur les chemins de la réflexion, pensée mouvante qui compare la lecture à un voyage hasardeux, fidèle au texte mais éloignée tant que possible de tous ces commentaires qui opacifient le sens. Dix ans à lire Spinoza pour découvrir la fragilité de ses assises…mais c’est là tout son intérêt, dira-t-il. Lire c’est se heurter à la difficulté.

C’était une parole libre, qui distillait de la philosophie, doucement, en passant. Merci Pierre Macherey

Maryse Emel

Publié dans philosophie

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