le travail

Publié le par maryse.emel

Cette fiche construit des questionnements et des problématiques afin de mettre en oeuvre les ressources des bibliothèques. Rien ne vous empêche de les réorganiser autrement.

 Introduction

Multiplicité des acceptions du mot « travail » :

  • toute activité demandant effort et attention prolongés
  • les seules activités rétribuées
  • les activités par lesquelles sont produits des objets appelés « travail »
  • le concept de travail élaboré par les sciences physiques aux XVIIIe et XIXe s.

Problématiques :

  1. Le travail est une donnée anthropologique : il s’interpose entre la nature et l’homme pour satisfaire les besoins de ce dernier.
 Nature ou historicité du travail ?

Cependant pour Marx, dès que l’on considère la réalité concrète du travail, ce dernier apparaît comme une réalité foncièrement historique, tout comme l’est le besoin et aussi in fine le concept de travail.

2. Dans la pensée grecque antique, le mot « travail » n’a pas d’équivalent. Extrait de Jean-Pierre Vernant, Mythe et pensée chez les Grecs. Etudes de psychologie historique, François Maspéro, 1965, p. 219-225

exercice : à partir de cet extrait de Jean-Pierre Vernant et de cet autre article, Charles Kanelopoulos, « Travail et technique chez les grecs. L’approche de J.-P. Vernant », Techniques & Culture [En ligne], 54-55 | 2010, août 2020. (DOI : https://doi.org/10.4000/tc.5006) quel est le rapport que l’homme entretient avec la nature ?

3. Travail et souffrance

Au XIIe siècle le travail se rapproche du sens de souffrance.

Exercice : Rechercher l’étymologie du terme « travail ».

  • Dans la Genèse III-16-18 on lit bien trop vite le châtiment d’Adam et Eve par Dieu. Ils ne sont pas condamnés au travail qui manifestement existe déjà mais à la souffrance, souffrance que la philosophe Simone Weil ne cessera d’éclairer.
    Il dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. Il dit à l’homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs
 XVIIIe siècle : naissance de l’économie politique
  • David Ricardo, économiste anglais du 18e siècle, est considéré comme le “père du libéralisme”, comme celui qui a théorisé la mondialisation. L’économiste anglais, connu surtout pour sa théorie des avantages comparatifs, a posé avec Adam Smith les bases de la science économique moderne. Il a donné naissance à un modèle qui oppose, aujourd’hui encore, les différentes écoles de pensées économiques. Ghislain Deleplace, professeur émérite à l’université Paris 8-Saint-Denis, analyse ses théories. Vidéo-audio
    Date de diffusion : 09 oct. 2017
 Travail et liberté
 Exercices
 Métropolis de Fritz Lang

 ? Dossier pédagogique de la Cinémathèque de Toulouse sur Métropolis de Fritz Lang : définir l’aliénation et l’exploitation. Réfléchir aussi au rôle des machines
https://www.youtube.com/watch?v=nqvLtpcNfBk

Questions sur le film

    • Que signifie cette insistance sur les rouages et la pendule ? N’y-a-t-il que les objets qui obéissent aux lois de la mécanique ?
    • Pourquoi le film insiste sur les mécanismes et présente un univers de machines ? Chercher la définition de « machine » à partir du film.
    • Décrire et analyser la représentation des ouvriers. Comment Fritz Lang met-il en image le corps de l’ouvrier ? Comment F. Lang met-il en scène l’exploitation de la « force de travail » ? Le cinéma est art du mouvement : que penser des divers mouvements de caméra et de ceux des acteurs ? Analyser les jeux de lumière et les expressions des visages.
    • Que possèdent les fils qui leur confère du pouvoir ? Comment les images contribuent à montrer les différences fondatrices ici des inégalités ? N’y-a-t-il pas une ambiguïté des images que ce film dénonce : l’image montre et cache. Montrer les usages de l’image à fin de propagande.
    • Que découvre Freder de « l’autre côté du miroir » ?
gravure d’A. Holbein édition de Bâle (1518)
 Le travail en Utopie

Dossier BNF sur l’Utopie
Dossier du site académique de Créteil sur l’utopie

 Marx est le premier à accorder au travail la noblesse de la fabrication

« L’antinomie fondamentale entre le travail et la fabrication dans la tradition occidentale tient à ce que le travail a toujours été considéré comme une malédiction (dans la tradition judéo-chrétienne) ou bien comme une honte (dans la tradition hélléno-aristocratique) bien qu’il ne soit rien d’autre qu’une fabrication organisée. La fabrication a toujours été considérée comme le signe de la créativité et par conséquent de l’être à l’image de Dieu (du point de vue judéo-chrétien : homo faber à l’image du Deus creator) ou comme un art = l’activité la plus élevée de l’homme (en grec, tekhnè). La différence matérielle semble toujours être celle entre le travail de la terre et l’artisanat). Marx est le premier à accorder au travail la noblesse de la fabrication (artisanale). » Arendt, Journal de pensée, juillet 1951, [7], Seuil, 2005, I, p. 123-124.

  Marx a travesti le travail en œuvre afin de justifier son plaidoyer pour la justice en faveur des travailleurs

« Parmi les principales caractéristiques de l’époque moderne, depuis ses débuts jusqu’à nos jours, nous trouvons les attitudes typiques de l’homo faber : l’instrumentalisation du monde, la confiance placée dans les outils et la productivité du fabricant d’objets artificiels ; la foi en la portée universelle de la catégorie de la fin-et-des-moyens, la conviction que l’on peut résoudre tous les problèmes et ramener toutes les motivations humaines au principe d’utilité ; la souveraineté qui regarde tout le donné comme un matériau et considère l’ensemble de la nature « comme une immense étoffe où nous pouvons tailler ce que nous voudrons, pour le recoudre comme il nous plaira »
1 ; l’assimilation de l’intelligence a l’ingéniosité, c’est-à-dire le mépris de toute pensée que l’on ne pourrait considérer comme une démarche en vue de « fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d’en varier indéfiniment la fabrication »
2 ; et enfin l’identification toute naturelle de la fabrication à l’action. (…) Cette mentalité se retrouve dans l’économie classique, dont la norme suprême est la productivité et dont le préjugé contre les activités non productives est si fort que Marx lui-même ne put justifier son plaidoyer pour la justice à l’égard des travailleurs qu’en travestissant en termes d’œuvre, de fabrication, l’activité de travail qui est non productive. » Arendt, Condition de l’homme moderne, VI, 43, p. 381-382.

 La liberté et l’humanité naissent, selon Marx, du travail et non de la parole (Réfutation d’Aristote)

Il est manifeste, à partir de cela, que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain […] Car un tel homme est du coup naturellement passionné de guerre, étant comme un pion isolé au jeu de tric trac. C’est pourquoi il est évident que l’homme est un animal politique plus que n’importe quelle abeille et que n’importe quel animal grégaire. Car, comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain ; or seul parmi les animaux l’homme a un langage. Certes la voix est le signe du douloureux et de l’agréable, aussi la rencontre-t-on chez les animaux ; leur nature, en effet, est parvenue jusqu’au point d’éprouver la sensation du douloureux et de l’agréable et de se les signifier mutuellement. Mais le langage existe en vue de manifester l’avantageux et le nuisible, et par suite le juste et l’injuste. Il n’y a en effet qu’une chose qui soit propre aux hommes par rapport aux autres animaux : le fait que seuls ils aient la perception du bien, du mal, du juste, de l’injuste et des autres notions de ce genre. Or avoir de telles notions en communs c’est ce qui fait une famille et une cité.

ARISTOTE, Les Politiques

« Quand Marx affirmait que le travail est la plus important activité de l’homme, il disait dans les termes de la tradition que ce n’est pas la liberté, mais la nécessité, qui rend l’homme humain (…).
Quand, sous l’influence de la Révolution française, il ajoutait que la violence accouche de
l’histoire, il niait dans les termes de la tradition la liberté que contient en substance la capacité humaine de parole. » Arendt, « Marx et la tradition de la pensée politique », dans La révolution qui vient, Payot, 2018, p. 28.

« Aristote est le dernier pour qui la liberté n’est pas encore « problématique », mais inhérente à la faculté de parole ; en d’autres termes, Aristote savait encore que les hommes, tant qu’ils parlent entre eux et agissent ensemble sur le modus de la parole, sont libres. » Arendt, « Marx et la tradition de la pensée politique », dans La révolution qui vient, Payot, 2018, p. 38.

Il y a, chez Marx, une « perte d’intérêt initiale pour la liberté en général et un oubli initial du lien fondamental entre discours et liberté, l’un et l’autre aussi anciens que notre tradition de pensée politique. » Arendt, « Marx et la tradition de la pensée politique », dans La révolution qui vient, Payot, 2018, p. 39

 Erreur de Marx : faire du travail, qui est l’activité la plus naturelle, le fondement de l’édification du monde

« L’ascension soudaine, spectaculaire du travail, passant du dernier rang, de la situation la plus méprisée, à la place d’honneur et devenant la mieux considérée des activités humaines, commença lorsque Locke découvrit dans le travail la source de toute propriété. Elle se poursuivit lorsque Adam Smith affirma que le travail est la source de toute richesse ; elle trouva son point culminant dans le « système du travail » de Marx, où le travail devint la source de toute productivité et l’expression de l’humanité même de l’homme. De ces trois auteurs, seul Marx s’intéressait au travail en tant que tel ; Locke s’occupait de l’institution de la propriété privée comme base de la société ; et Smith voulait expliquer et assurer le progrès sans frein d’une accumulation indéfinie de richesse. Mais tous les trois, Marx surtout, avec plus de force et de cohérence, considéraient le travail comme la plus haute faculté humaine d’édification du monde ; et comme le travail est en fait l’activité la plus naturelle, la plus étrangère-au-monde (least worldly), tous les trois, surtout Marx là aussi, se trouvèrent en proie à d’authentiques contradictions. Ceci tient apparemment à la nature même du problème : la solution la plus évidente de ces contradictions, ou plutôt la raison la plus évidente pour laquelle ces grands auteurs n’ont pu les apercevoir, c’est qu’ils confondaient l’œuvre et le travail, de sorte qu’ils attribuaient au travail des qualités qui n’appartiennent qu’à l’œuvre. » Arendt, Condition de l’homme moderne, III, p. 147-148.

 Travail et aliénation

Spontanément le travail a pour corollaire l’effort et la peine.

Etymologiquement : Le verbe « travailler » en latin signifie jusqu’au XVI e siècle « faire souffrir », « tourmenter* ». Il vient du vocable tripalium qui désignait, dans le latin tardif, un appareil à trois pieux permettant d’immobiliser le cheval que l’on voulait ferrer. De là, on est passé au sens plus général de torture. Encore au XVIII e siècle, le Dictionnaire de l’Académie française souligne que le travail implique un effort douloureux, souffrant et pénible.
Les gens de travail sont des hommes de peine. Cette même idée est contenue dans le vocable « labeur » qui provient du mot latin labor, « peine ». Il a donné ensuite làborius, « pénible ». Il est aussi intéressant de remarquer que les mots « peine » et « punir » viennent de la même racine latine.
Dans la Genèse 3/17-19 : (Dieu) dit à Adam : [...] le sol sera maudit à cause de toi. C’est dans la peine que tu t’en nourriras tous les jours de ta vie, il fera germer pour toi l’épine et le chardon et tu mangeras l’herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu’à ce que tu retournes au sol car c’est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras.

Lire l’article Da Silva, A. (1995). La conception du travail dans la Bible et dans la tradition
chrétienne occidentale. Théologiques, 3 (2), 89–104.

https://doi.org/10.7202/602426ar

 Éléments préparatoires
 1. Regarder un extrait de film :

Charlie Chaplin, Les Temps Modernes 
Questions d’analyse pour le visionnage :

  1. Pourquoi ce gros plan sur les engrenages ?
  2. L’homme est pris dans les engrenages. Il introduit le désordre dans l’ordre du mécanisme. Pourquoi ?

Le temps de travail rentre en contradiction avec le temps biologique. Expliquez.

 2. Faire un petit travail de recherche :

Sur l’Internet (au moyen d’un ordinateur ou de votre smartphone)
a. Qu’est-ce que le « machinisme » ?

b. À quelle organisation du travail renvoie-t-il ?

 3. Lire un court article :

Charlotte DENOËL, « Une vision de la modernité », Histoire par l’image [en ligne], consulté le 21 mars 2020. URL :
http://www.histoire-image.org/de/etudes/vision-modernite

 LA LEÇON
  • Le cours interactif de Philippe TOUCHET, Professeur en Premières Supérieures au Lycée Gustave Monod d’Enghier, diffusé en visioconférence le 16 octobre 2014 depuis le Lycée Jean-Pierre Vernant de Sèvres est désormais en ligne et en accès libre sur le canal Dailymotion du Projet Europe, Éducation, École :

Travail, conscience et aliénation :

 Point de méthode :Expliquer un texte
 


Texte

Visionnez le cours de Philippe Touchet sur :
https://www.dailymotion.com/video/x28kwaw

 Travail, conscience et aliénation, pas à pas :

Consigne : ce questionnaire détaille la leçon idée par idée. Il est l’équivalent d’une prise de notes continue. Il vous suffit de répondre aux questions au fil de votre écoute. N’hésitez pas, pour cela, à réécouter plusieurs fois le passage correspondant à la question.

1. Dans les Manuscrits de 1844, il s’agit pour Marx de « mettre fin à la philosophie » - et non à une philosophie. Pourquoi cette décision ?
2. De quel philosophe est-il le continuateur ? Cette continuité annonce une fin. Laquelle ?
3. Par quoi Marx veut-il et va-t-il remplacer la philosophie ?
4. « Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie mais c’est la vie qui détermine la conscience » : cette phrase de Marx dans l’idéologie allemande donne à penser que la philosophie est aliénée :
a. Quelle est la définition de l’aliénation employée ici ?
b. Quelle est l’illusion de la conscience du fait de l’ignorance des causes qui la déterminent ?
c. N’y-a-t-il pas là un paradoxe du fait de la définition traditionnelle de la philosophie ?
d. D’autres philosophes ont entrepris de se mettre à distance des illusions de la conscience (exemple : Pascal et l’expérience de la foi), mais ils demeurent dans la conscience.
e. Quelle est la décision radicale de Marx ?
5. Qu’est-ce qui permet à Marx de ne pas sombrer dans un économisme déterministe et fataliste – une autre forme d’illusion - et de faire de l’aliénation une situation provisoire même si elle est déterminante pour la conscience ?
6. Le fait que la société des hommes obéisse à des lois historiques rend-il impossible le changement social ?
7. Quelle différence y-a-t-il entre l’individu et le groupe social pour Marx ?
8. Cette conception de l’histoire se différencie de celle de Hegel qui valorise les « grands hommes » comme moteurs de l’histoire. Quelles sont les deux positions antagonistes de Marx et celle de Hegel ?
9. À l’état de nature tel que le comprend Rousseau, qui voit dans l’histoire la cause de la chute des hommes dans le mal. Que répond Marx ?
10. N’adhérant ni à la croyance au progrès de la raison de l’individu doté d’une pensée, ni à l’inverse à celle au progrès du mal du fait du refus de la fatalité, quelle thèse défend Marx ?
11. Qu’est-ce qui fonde la vérité de cette théorie ?
12. Analyser le travail dans son fonctionnement historique va permettre à Marx d’en dégager les diverses formes. Comment comprendre cette formulation de Marx : la logique c’est l’argent de l’esprit ?
13. Quelles sont selon Marx les trois aliénations dont l’exploitation sera la forme économique dans Le Capital ?

Une petite fileuse en Caroline du sud (États-Unis), le 3 décembre 1908, enquête photographique de Lewis W. Hine pour le National Child Labor Committee.

 TEXTES DE REFERENCE
 Argent, salaire, travail
 POINT DE METHODE
 Travailler un exemple tiré d’une référence cinématographique

Marcel L’Herbier, L’Argent (1928) – Extrait :
https://www.youtube.com/watch?v=OReacFaBsQg&feature=youtu.be
Premier extrait : « J’aime l’argent » 11’32-14’36 
Questions :
1. La porte s’ouvre et se ferme. La fenêtre est ouverte sur le ciel. La lettre est ouverte. Une autre lettre est dissimulée à la vue dans un pot. Pourquoi ce jeu d’opposition ?
2. Quel sens attribuer à ce détournement de la lettre ?
3. En quoi cet amour possessif de l’argent par Line transfigure son mari ?
4. Pourquoi la présence imposante de l’horloge ?
Second extrait : Femme et courtisane : 1h06 :23 -> 1h11 
Questions :
1. À quel mythe renvoie cet extrait ?
2. Pourquoi cette référence ici ?
3. Laquelle de ces deux femmes renvoie à l’image que Marx attribue à l’argent ?
Ce film est inspiré du roman d’Émile Zola, L’Argent (1891) :
https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Argent

 
 Point de méthode : Exemple de dissertation

L’artiste travaille-t-il ? vidéo

Problématisation :
Magali LOMBARD, Professeur de philosophie au Lycée Van GOGH d’Ermont
Cours interactif de philosophie donné dans le cadre du Projet Europe, Éducation, École
Diffusion en visioconférence le 20 novembre 2014,
En différé : http://www.dailymotion.com/projeteee

L’ARTISTE TRAVAILLE-T-IL ?
Il est assez habituel de considérer que les productions de l’art, les oeuvres d’art, ne sont pas à mettre sur le même plan que tout ce que l’homme produit par ailleurs pour assurer sa survie ou le fonctionnement de la société. Ce constat semble également impliquer que nous ne considérons pas les artistes comme des travailleurs, nous opposons même assez
systématiquement l’artiste et le travailleur. Le premier, dans l’opinion commune, est souvent
perçu comme oisif, marginal, évoluant dans un monde à part, rêveur et idéaliste. Tandis que le second, confronté aux réalités matérielles, est à la peine et par son activité permet la satisfaction des besoins de chacun.
Et pourtant, au-delà de cette représentation commune, les artistes eux-mêmes font usage du mot « travail » pour évoquer leur activité. L’oeuvre ne naît pas sans effort, sans confrontation à la résistance du matériau qu’ils cherchent à façonner, sans technique, ni sans règle. L’artiste peut-il donc être un travailleur comme les autres ? Si les produits de l’art étaient inutiles, alors pourquoi aucune société humaine n’en est dépourvue ? S’ils étaient sans valeur, alors pourquoi leur consacrons-nous, au sein même de la société, des lieux spécifiques - les musées ? La question posée manifeste donc l’existence d’une tension dans notre rapport à l’art et à l’artiste. D’un côté, les artistes sont perçus comme inutiles, voire perturbateurs pour le fonctionnement de la société, à l’opposé des travailleurs qui s’associent et partagent leurs forces pour permettre à chacun de vivre. Et d’un autre côté, nous accordons aux oeuvres d’art de la considération, de l’importance, voire un statut sacré, puisque nous leur consacrons des musées.

Comment ne pas dire alors que l’artiste travaille s’il répond à un besoin ? Et pourtant, comment ne considérer l’activité artistique que comme un travail si nous accordons aux oeuvres d’art une telle valeur ?

Philippe TOUCHETL’objet technique et le travail, explication d’un texte de Gilbert SIMONDON PDF : Lien qui présente une rédaction d’explication de texte

 

Hélène DEVISSAGUETTravail et société - Dailymotion >VIDÉO - Dossier - PDF

Xavier ENSELMELe marché du travail - VIDÉO 1 - VIDÉO 2 -Dossier - PDF

Marie-France HAZEBROUCQLa paresse - Dailymotion >VIDÉO - Dossier - PDF

Evelyne OLÉONTechnique, travail et art : le bricolage : VIDÉO 1 - VIDÉO 2 - Dailymotion >VIDÉO 1 - VIDÉO 2 - Dossier - PDF

Platon L’apologie de Socrate. L’enquête de Socrate

  • L’esclavage

Lévy Edmond. La théorie aristotélicienne de l’esclavage et ses contradictions. In : Mélanges Pierre Lévêque. Tome 3 : Anthropologie et société. Besançon : Université de Franche-Comté, 1989. pp. 197-213. (Annales littéraires de l’Université de Besançon, 404)

Aristote Les Politiques I,

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